LA CHINE DONNE UNE AUTRE DIMENSION À LA CONTREFAÇON

De toute part la contrefaçon est dénoncée comme un phénomène nuisible et des lois existent ?

Marc Frisanco, Deputy Intellectual Property Advisor, Richemont : Certes… mais pas en Chine, où la réalité est à la fois simple et effrayante. « L’atelier du monde » est confronté à la nécessité de créer des milliers d’emplois pour nourrir sa population. Face à cette nécessité économique, les lois de Propriété Intellectuelle existent… mais ne pèsent pas lourd et ne sont pas efficacement appliquées à l’échelle du pays. C’est la raison pour laquelle l’ensemble des acteurs asiatiques de l’industrie du faux concentrent aujourd’hui leur activité délictueuse en Chine.

Est-ce que le secteur de la Haute Horlogerie est concerné par le fléau de la contrefaçon? Doit-il le craindre ?

Et comment ! Aux produits vils, bas de gamme, qui constituaient le lot commun des articles contrefaisant ont succédé depuis une dizaine d’années, des produits horlogers de bonne facture, souvent fabriqués dans des matériaux nobles et proposés à un prix relativement élevé dans un environnement soigné, ce qui amplifie la confusion sur l’origine des produits, y compris parmi les professionnels tels que les détaillants spécialisés.

La Chine donne une autre dimension à la contrefaçon. Il est possible aujourd’hui d’y fabriquer des complications qui techniquement s’apparentent à des tourbillons et ce pour moins de 2.500CHF, et de les insérer dans des copies de boites prestigieuses, en acier ou en or, pour les vendre à des prix élevés.

(HH Magazine/Edition n°1 – Janvier 2007)