LES DOUANES FRANÇAISES À LA TRAQUE AUX CONTREFAÇONS






Si la Direction générale des douanes françaises observe un mutisme de circonstance sur les critères de ciblage lui permettant d’identifier les acheminements de contrefaçons, cela tient essentiellement à l’ampleur croissante d’un trafic qu’elle tente de juguler depuis des années. Une discrétion qui n’augure en rien les résultats obtenus.

En 2005 et 2006, la progression des saisies de produits contrefaits illégaux a été de plus de 50%, soit 5,6millions d’articles confisqués et détruits sur la seule année 2005, parmi lesquels les produits d’horlogerie figurent en bonne place, quoi que loin derrière les cigarettes. «Le recoupement des renseignements nous offre souvent des pistes d’enquête, explique-t-on à la Direction générale. Mais la majeure partie des saisies sont le fait d’interventions spontanées sur le terrain. A partir de là, nous essayons de remonter les filières. Par des contrôles auprès des transporteurs dans un premier temps, puis auprès de l’importateurs pour tenter de déterminer la provenance de la marchandise».

Entraide internationale

Pour ce type de recherche, les services de douanes peuvent compter sur un réseau d’entraide internationale, tout en sachant que seules les autorités locales sont compétentes sur leur territoire. Les douanes françaises disposent ainsi d’un attaché en Chine, à Pékin, pays d’où provient la majeure partie des contrefaçons aboutissant en Europe.

« Notre attaché travaille avec ses homologues chinois afin de recouper les informations, précise-t-on à la Direction générale. Mais ils sont finalement les seuls à pouvoir agir, notre rôle étant essentiellement de protéger le marché français. Cela dit, si la Chine est aujourd’hui connue pour la place incontournable qu’elle occupe sur le marché de la contrefaçon, le développement de ce type d’activités risque bien un jour de porter ombrage aux produits de marques chinois, eux-mêmes en plein développement. La contrefaçon chinoise de produits chinois pourrait alors engendrer une répression plus sévère que nous souhaitons tous. »

Débusquer les réseaux mafieux

« Derrière ce commerce de contrefaçons, il n’est pas rare de tomber sur des organisations de fraude agissant sur un large plan international dont les activités peuvent aller jusqu’au trafic d’organes, voire même de personnes.

Il s’agit là de grand banditisme. Lorsque l’on nous reproche de défendre les intérêts des grandes marques du luxe, accessibles aux seules personnes fortunées, la critique n’est pas justifiée. Nos enquêtes débouchent souvent sur des réseaux plus vastes, dangereux, voire mafieux. »

(Christophe Roulet/Edition n°3 – Mars 2007)

. Extrait du HH Magazine online– www.hautehorlogerie.org Rubrique: « Sur le front de la contrefaçon »

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